08 janvier 2013

Dernières grosses pluies et cap au Sud!

Jeudi 27 décembre: nos affaires commencent à vraiment être trempées et nous commençons vraiment à avoir envie de soleil. C'est décidé, départ de Jaffna à 8h du matin pour une longue journée de moto à travers le pays. Nous sautons l'étape prévue à Vavuniya, pour avancer au maximum vers le Sud. Environ 300km au programme jusqu'à Kurunegala.

Quelques images du voyage:
les champs totalement inondés le long de la Nationale
pour ajouter un peu de piment, de nombreuses portions de la route sont en travaux: gravillons et nids de trous sous la pluie, que du bonheur!

La tenue de motarde pour cette 1ère semaine: K-Way, pantalon de pluie et protection pour les sacs

et quand on s’arrête pour une boisson ou un petit encas, il faut protéger notre sac... on a rien trouvé de plus efficace que des parapluies
 Vendredi 28 décembre: enfin au réveil, la pluie a cessée: les jolies couleurs du Sri Lanka que l'on aime sont réapparues.
Le lac de Kurunegala près duquel nous avons passé la nuit
Ce beau monsieur a tenu a poser pour une photo; alors on se doit de la publiée!
Nous arrivons en début d'après midi à Colombo pour une pause d'une journée "retour à la civilisation": au programme: shopping, bon restaurant, ballade à Mount Lavinia (où nous habitions) et sur le remblai de Galle Face. 

Et en prime, nous avons testé pour vous la Nano: cette mini voiture du constructeur indien Tata est le futur des tuk-tuks: elle ne prend pas plus de place dans la circulation, est beaucoup plus confortable (notamment en cas d'averses) et est à peine plus cher (9000USD la Nano contre 4000USD le tuk-tuk). Au Sri Lanka, elle est principalement utilisée en taxi. En tout cas, nous, nous avons kiffé, l'intérieur est paradoxalement assez spacieux et notre chauffeur était très fier de sa voiture!


07 janvier 2013

Jaffna: ancienne ville de conflit et pourtant si reposante

25-26 Décembre: nous arrivons à Jaffna en début d'après-midi et nous sommes agréablement surpris par le calme de cette ville (pourtant la 3ème du pays avec 110 000 habitants) et par la beauté de son architecture, malgré les dommages de la guerre:

Arcades, colonnes et couleurs pastelles donnent le ton de cette ancienne cité anglaise

Le marché central, d'un jaune éclatant (il le serait encore plus sous le soleil)

Le Fort de Jaffna, très bien préservé

Un temple rafraîchi

mais aussi quelques battisses qui ont bien vieilli!
Au cours de nos promenades nous tombons par hasard sur une procession hindouiste: un éléphant apporté spécialement pour l'occasion (nous l'avons retrouvé au poste frontière en redescendant vers le Sud), de la musique, des chants et des hommes torses nus... Je ne peux vous en dire plus sur la signification de cette cérémonie malheureusement. Pour rappel, le Sri Lanka est majoritairement bouddhiste (religion de l’ethnie cingalaise) et ensuite hindouiste (religion de l'ethnie tamoule), puis chrétien ou musulman quelque soit l'ethnie.

Donc comme nous étions au centre névralgique de l’hindouisme sri-lankais, nous décidâmes d'aller visiter le temple hindou le plus célèbre, à la fois pour sa grandeur et pour sa localisation: il est sur une petite île au point le plus à l'Est du Sri Lanka.
Le temple se situe sur l'île entourée en rouge
Pour y accéder, il faut tout d'abord traverser deux îles reliées entre elles par des chaussées construites sur la mer peu profonde (un peu comme le Gois de Noirmoutiers, sauf que la mer ne recouvre pas la route en cas de grande marée).

Le premier passage à la sortie de Jaffna
La guerre a également frappée ici
2ème passage sur l'eau vers la seconde île
Le petit village: 1 bus, 1 camion, 1 homme
et un dernier passage sur l'eau
A l'embarcadère, nous prenons le premier bateau venu: on en voit un gros, tout récent au loin, on se dépêche tout contents mais... trop tard les amarres sont lâchés, ce n'est pas grave, prenons le suivant... sauf que le suivant n'est qu'une simple barque, enfin disons une grande coque en bois et les passagers voyagent ... dans les cales, à coté du moteur, le plafond est trop bas pour se tenir debout et pas assez étanche pour retenir la pluie! La galère!
 Bizarrement, nous avons préféré mettre des gilets de sauvetage!


Enfin nous apercevons au loin notre objectif: le temple:

   
les temples hindous, ce sont des couleurs,...
des représentations d'animaux et multiples divinités
et une décoration détaillée et surchargée



Par hasard, nous sommes arrivés sur l'île à l'heure du déjeuner; et comme le veut la coutume, les religieux nourrissent les fidèles gratuitement (je vous assure on ne le savait pas, et on a été généreux en offrande en retour). Donc on nous a demandé de nous assoir par terre comme tout le monde dans une grande salle et des jeunes nous ont servis sur une feuille de bambou du riz, des lentilles et quelques légumes. Heureusement, on avait l'expérience pour manger avec les mains, et ça a été un régal!

Olivier a l'air heureux n'est-ce pas?

25 Dec: La route pour Jaffna

Après Anuradhapura, nous décidons d'aller directement à Jaffna, sans passer par Mannar, comme l'indiquait notre itinéraire principal aux vues des conditions climatiques: mieux vaut privilégier les grands axes sous la pluie que les petites routes cabossées. Nous avons bien fait car, un Australien qui faisait le tour du Sri Lanka en vélo nous a raconté qu'il avait dû traverser des passages à pied avec de l'eau jusqu'aux cuisses sur la route de Mannar.

Notre trajet de 190km se passera sans encombre -hormis les averses constantes. Le passage aux douanes ne pose aucun problème malgré qu'Olivier n'a pas son visa original; les militaires sont beaucoup moins pointilleux qu'à l'époque du conflit, nous apprécions. Mais reprenons un peu l'historique car vous devez vous demander pourquoi nous passons des douanes! En fait, pendant plusieurs décennies, les Tamouls, regroupés au Nord-Est du Sri Lanka jouissaient d'une autonomie partielle, avait leur propre armée, système éducatif, gouvernement. Donc pour entrer dans cette zone, il fallait passer une sorte de poste frontière. Aujourd'hui, quelques formalités sont maintenues: enregistrement du véhicule et de l'identité des passagers et éventuellement fouille des baguages; c'est surtout un moyen pour le gouvernement de repérer les derniers activistes tamouls libres, bien que je ne sois pas sur qu'il en reste beaucoup.

Petite anecdote d'ailleurs au poste au frontière: les militaires distribuent des prospectus touristiques de la région sinistrée, pour les adeptes du "tourisme de guerre". Il est vrai par ailleurs que nous avons rencontré de nombreuses familles sri-lankaises venues en vacances à Jaffna, pas strictement pour voir les maisons bombardées à vrai dire mais tout simplement parce que cela faisait 30 ans qu'ils n'avaient pas pu accéder à cette zone, soit une bon quart de leur pays. Entre autres, sur cette brochure touristique, il y avait ce site (le seul où nous nous sommes arrêtés car c'est assez surprenant quand même):  
 Oui vous avez bien reconnu, il s'agit d'un château d'eau à terre, suite à des tirs aériens. Objectif: couper les ressources en eau de la ville de Kilinochichi, ancienne capitale administrative du territoire tamoul.

Le reste de la route est plutôt déserte, mises à part les imposantes casernes militaires jalonnant notre chemin. Pour des raisons évidentes de "non provocation", nous n'avons pas pris de photos, ni filmer cette partie du voyage. 

06 janvier 2013

Du 23 au 25 Déc: Noël sur la route de Jaffna

Nous partons de Negombo dimanche matin après un petit échange de moto, la première nous ayant laissé en plan après 5 km de route: batterie morte! Donc notre carrosse pour le voyage sera cette jolie Baja qui a très bien roulé, avec un bon ronflement de moteur tout le long.

Donc nous roulons tranquillement vers Kalpitiya quand, au bout de 40km, Olivier se rend compte que son passeport est resté dans le scanner du loueur de moto! Heureusement il en a un 2ème sur lui mais sans le visa d'arrivée sri-lankais; rien de très grave, il va juste falloir parlementer un peu plus avec l'armée au check-points, pensons-nous.

 Les derniers 40km (sur 130) nous prennent plus d'une heure sur une route en travaux: nids de poule, gravillons, sans compter la pluie qui commence à tomber et les flaques d'eau des jours précédents assez conséquentes. Nous dormons dans un hôtel fameux pour son "zoo en béton",

et repartons dès le lendemain. Cette région est censée être intéressante pour le Kitsurf, ses dauphins et baleines le long des cotes, mais nous ne sommes pas assez de touristes pour organiser une expédition à un prix raisonnable et le temps, plutôt exécrable, ne nous incite pas à passer 2 heures en mer.

Ce n'est pas grave, nous partons vers le site historique d'Anuradhapura pour passer le réveillon. Nous avons déjà visité cette ville, mais c'est une étape idéale sur notre chemin vers le nord, qui accueille beaucoup de touristes. Et comme nous sommes en pleine saison, nous pensons pouvoir passer le dîner dans un resto animé avec menu spécial de Noël. Nous trouvons un bel hôtel en rénovation, joli restaurant avec petit sapin, chambre luxueuse. Nous commandons notre dîner pour le soir: un Rice & Curry, achetons une bouteille de vin et partons visiter le site de Mihintale. Malheureusement le ciel est toujours aussi gris, l'atmosphère toujours aussi humide...il pleut sans cesse en bref!




les ruines de Mihintale

Et c'est peut-être également la raison pour laquelle (la pluie) nous étions finalement bien seuls pour ce repas de réveillon, juste une poignée de touristes (5 je crois au total) qui ont diné au même endroit mais avant nous, puis une famille de locaux qui viendra diner après nous! Donc très calme ce Noël!

On apprendra par la suite que cela faisait un mois qu'il pleuvait non stop dans toute cette région et que d'importantes inondations ont eu lieu, ce qui est plutôt exceptionnel à ce moment de l'année. On va finir par croire que le Sri Lanka est vraiment touché par le changement climatique, comme l'affirme les locaux.